Webinair éclairant sur le thème : « Réalité virtuelle pour aller mieux. Points communs et différences entre la transe hypnotique et l’immersion en réalité virtuelle ». Organisé par Grégoire VITRY, Thérapeute et Directeur de LACT, Centre d’intervention, de formation et de recherche, spécialisé dans la régulation systémique et stratégique des troubles psychologiques et relationnels individuels ou collectifs. LACT est le représentant officiel du MRI de Palo Alto. Animé par Pierre Henri GARNIER – Psychologue libéral – CITI (Centre Interdisciplinaire de Thérapies Intégratives), Nantes. Et Thierry SERVILLAT, Psychiatre à Rezé (Loire Atlantique) au CITI – Président et directeur pédagogique de l’Institut Milton H. Erickson de Rezé – Rédacteur en chef de la revue TRANSES. Dont le numéro 3 consacre un dossier volumineux à la réalité virtuelle. Merci à eux pour cette présentation extrêmement détaillée et passionnante. Les intervenants nous ont exposé, de façon très didactique, ce qu’est la réalité virtuelle et comment elle a investi, aujourd’hui, des espaces thérapeutiques. Actuellement, la réalité virtuelle à visée psychothérapeutique est associée aux TCC (thérapies cognito-comportementales). Ainsi, dans le contexte exposé, elle vient généralement en appui de séances d’hypnose. Par le truchement de métaphores hypnotiques, illustrées par ce que diffuse le casque de réalité virtuelle, le patient, accompagné par le thérapeute, s’approprie cet espace et investit cette virtualité qui devient sa réalité. Son cerveau se connecte alors directement à ses émotions. Ainsi le thérapeute, en identifiant les leviers sensoriels manifestés par son patient (vakog), peut commencer un travail sur un trauma par exemple, afin de l’en libérer in fine. Bien entendu, ce travail collaboratif s’effectue, en tout premier lieu, grâce à la qualité de la relation thérapeutique initiée par le thérapeute et investie par le patient. D’autre part, ce recours à la réalité virtuelle doit être encadré et graduel pour éviter tout effet contreproductif voire désastreux sur un patient qui basculerait dans une insécurité, soudainement, ressentie. D’ailleurs, cette utilisation se limite à 20mn actuellement. Outre, l’utilisation de la réalité virtuelle par les musées, les scientifiques, les collectivités, les marques qui s’en sont emparées mesurant tout le potentiel, etc… d’autres applications se font jour. Ainsi le travail sur les peurs, les phobies, les traumas, l’anesthésie, le syndrome post-traumatique…. Une illustration extraordinaire concerne une expérience relative au soulagement de la douleur d’un membre fantôme. Expérience menée avec un patient amputé d’un avant-bras. Grâce à la réalité virtuelle, le patient a été capable de se « réapproprier » sa main amputée. Progressivement, il a pu réactiver les ordres neuronaux pour la faire bouger. A telle enseigne, qu’il a été capable, à terme, de manipuler la manette d’un jeu vidéo grâce à sa main fantôme. Fabuleux ! Le casque de réalité virtuelle est mobilisé, avec une séance d’hypnose, également pour anesthésier des patients lors d’interventions chirurgicales. On peut, aujourd’hui, tout imaginer tant les champs d’application de cette technique sont vastes. Et inédits ? Par exemple, dans le cadre d’une double prise en charge, à savoir un accompagnement psychothérapeutique assorti d’un recours à la réalité virtuelle, une amélioration notoire, voire une disparition ( ?), de pathologies psychosomatiques, situationnelles, récurrentes, lourdes. Par un processus d’identification, de compréhension et de résolution du schéma déclencheur de la pathologie du patient. Et graduellement de dissociation, puis de synesthésie, d’appropriation, et enfin de recorpoïsation par le patient de son corps sain et fonctionnel. Cette technique est une aide thérapeutique. Bien entendu, étayée par le travail essentiel et progressif du thérapeute en psychologie en lien avec la singularité du patient, toujours au centre, et la particularité de sa pathologie, sa problématique, son questionnement, sa souffrance, sa demande, également. Que de perspectives passionnantes sur les mémoires transgénérationnelles, les allergies, les suites opératoires, les personnes âgées, la chirurgie réparatrice, etc…Et assurément, d’autres domaines, insoupçonnés, à ce jour, avec l’adjonction à la réalité virtuelle d’une dimension olfactive, actuellement en cours de développement.