Covid 19 et vente de sex toys ; l’envolée. Tendance ou révolution ?

Belle surprise sur le marché des sex toys lors du reconfinement. Et promesses de joyeux moments. Depuis Octobre dernier, les ventes de jouets sexuels se sont, littéralement, envolées

Alors véritable tendance ou juste une réponse, parmi d’autres, du côté de l’intime, à cette pandémie et ses corollaires ?

Assurément, cette crise sanitaire du Covid19 fait bouger les lignes, depuis 1 an. Dans sa capacité à remettre en cause nos modes de vie, nos choix, nos priorités, ce qui nous rend heureux… Y compris, parfois, notre sexualité, voire le fonctionnement de notre couple. D’ailleurs, les questionnements des couples que je reçois dans mon cabinet de Sexothérapie en sont une des illustrations.

Le premier confinement nous a, majoritairement, saisi par son côté inédit. Cette période, pleine d’incertitudes, a, de ce fait, peu favorisé le désir, mettant un frein à notre intimité.

Contrairement à que nous aurions pu imaginer. Projetant une intimité propice à une sexualité plus intense, ludique, réjouissante. Les célibataires mettant à contribution leurs sex toys. Inépuisables. Les couples disposant d’un plus large temps libre ensemble et donc pour leur sexualité, notamment.

Ainsi, une étude de l’Ifop, menée fin Avril dernier, -à l’issue du 1er confinement- à l’initiative de Charles.Co a révélé une chute significative de l’activité sexuelle des Français, célibataires ou en couple, et une faible utilisation de sex toys.

Ventes records de sex toys

Dès l’annonce du reconfinement, les ventes de jouets sexuels ont enregistré des records.

Ayant expérimenté le temps libre du 1er confinement, parfois vertigineux, les acheteurs se sont précipités. Les célibataires pour agrémenter leur quotidien, les lieux de rencontres étant inaccessibles. Les couples pour insuffler de la nouveauté à leur intimité, expérimenter, pimenter, partager différemment…

Patrick Puvot, fondateur et dirigeant du Passage du désir, interrogé par France 3 a indiqué que « les ventes de jouets sexuels ont bondi de 185 % le dernier jour d’ouverture » (avant le reconfinement). Depuis, « elles ont augmenté fois six par rapport à une période normale »(cf. France3régions du 03/11/2020).

Love strores

Depuis plusieurs années, ces love stores ont fait leur apparition. A l’opposé des sex shops, perçus, souvent, comme des endroits peu engageants. Avec un accès, généralement, dissimulé par un rideau.

Alors que les love stores sont des boutiques, aux vitrines soignées et attrayantes, ayant pignon sur rue. Où nous pouvons, aussi naturellement qu’au Franprix, Carrefour City ou Monoprix, etc, remplir notre panier de nos emplettes coquines.

Une clientèle plus large

Dans ces boutiques, on trouve, généralement, des conseiller(e)s de vente qui connaissent bien les produits. Ils sont alors capables de nous aiguiller et même de nous faire découvrir des sextoys.

Auxquels nous n’aurions pas pensé, ou dont nous ne soupçonnions même pas l’existence. Des possibilités à explorer, assurément.

Et la vente en ligne nous permet de commander des sextoys, en toute discrétion, dans le secret de notre appartement.

Les tentations sont multiples, les articles sur le sujet sont pléthoriques, les magazines regorgent d’enquêtes, diverses et variées, sur notre sexualité. Et nous proposent également de nombreux tests sur nos pratiques, fréquences, préférences….

Relayées par l’expression de nouveaux modèles d’intimités et d’identités sexuelles, venant enrichir notre société et les débats dans l’espace public.

Et pour finir, internet (forums, blogs, réseaux sociaux…), et également ses innombrables sites pornographiques, comportant une catégorie de vignettes réservée aux sextoys.

Et si cette pandémie nous servait de « prétexte » pour pousser la porte d’un « love store » ou commander des sextoys en ligne ? Nous autoriser à le faire.

Laissant, ainsi, notre -éventuelle- gêne ou culpabilité au repos. Une conséquence intime inattendue et amusante de cette crise sanitaire du Covid19.

Démocratisation des sextoys

Dans un contexte où la parole est décomplexée, les injonctions à essayer tel sextoy ou telle pratique sont légion. Les vendeurs de sex toys ont investi les réseaux sociaux, vitrines et véritables accélérateurs de notoriété. Les produits présentés sont plutôt soft assortis d’une présentation ludique.

Dans leurs boutiques et sur leurs sites, pour nous séduire et s’adresser à toutes les formes de sexualité, ils ont développé de nombreux produits. Avec des matières, des textures, des couleurs, des goûts, des tailles, des fréquences et intensités de vibration différentes…

Des départements R&D en pleine effervescence, donc.

Une foultitude de sextoys est ainsi à notre disposition. De quoi, parfois, y perdre son latin.

Parmi les plus courants ; le vibromasseur, les objets vibrants (canards, œufs, galets…), le stimulateur clitoridien sans contact (il envoie de l’air pulsé) le vibromasseur point G, le rabbit (double stimulation du vagin et du clitoris), le dildo non vibrant, les jeux pour couples (huiles de massage, lingerie comestible, jeux de gages et défis…), des accessoires de bondage soft (plumeaux, masques, menottes, liens…), etc….

D’autres, moins « classiques », tels que le vibromasseur deep spot, le plug anal vibrant ou non, le cockring (pour retarder l’éjaculation), le chapelet anal, l’aneros® (pour favoriser l’orgasme prostatique par stimulation du point P), les strapons (jouets sexuels pour double pénétration), les masturbateurs, les pompes à pénis, les chaînes, harnais, fouets… (pour des pratiques bdsm), etc…

Parmi cette liste, non exhaustive, certains sextoys sont rechargeables, d’autres connectés peuvent être déclenchés par votre téléphone portable. Ou celui de votre partenaire. De savoureux jeux en perspective.

Et vous ?

Cet article va, peut-être, vous donner des idées et des envies d’explorer des jeux inédits.

Avec des sextoys ou pas, d’ailleurs. La seule ambition de cet article est de vous proposer une réflexion quant au récent essor des ventes.

Mis en perspective avec mon exercice de Sexothérapeute. Au sein de mon cabinet, les sextoys, notamment, suscitent beaucoup d’intérêt et de nombreux questionnements ; normalité, culpabilité, utilisation, fréquence, limite, obsession, modification éventuelle de la sensibilité… Ils sont entrés dans les mœurs. Et fonction utile, ils peuvent même avoir des vertus éducatives. Dans ce cadre, il m’arrive d’en conseiller certains. s

Les jouets sexuels sont des accessoires, quelques fois des « musiques d’attente » pour les célibataires. Parfois, certains sont fabuleux. Et juste des accessoires.

(A l’exception de pratiques très spécifiques et codifiées du bdsm, notamment …).

Vous choisissez, -mot clef ; le choix- de les utiliser seul(e) ou à 2. Ils permettent d’agrémenter, de jouer, de patienter, d’exciter, d’explorer, de pimenter, d’accéder aux plaisirs…

Ce qui crée le désir, vous attire vers l’autre, provoque l’émoi, le piquant… ce sont les jeux, les mots, le regard, la peau, les subterfuges, le temps, l’attente… pour atteindre cette joie, ce lâcher-prise, ce plaisir, cette jubilation.

Et donc le sel, l’intensité de votre sexualité passe par la relation partagée avec votre partenaire. Qu’il s’agisse de votre moitié ou d’une histoire courte, ou même d’un one shot… il y a quelque chose qui se joue, s’échange, y compris dans la brièveté.

Laissez vagabonder votre imagination créative vers des scenarii et jeux dont vous avez le secret. Avec des sex toys ou sans, selon vos préférences.

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